Le
lycée franco-mexicain de Mexico, l'un des plus importants
établissements scolaire français à l'étranger avec quelque 3.500
élèves, va mettre fin l'an prochain à sa Convention avec la
France, une décision qui provoque l'inquiétude parmi parents
d'élèves et enseignants.
Un
communiqué adressé lundi aux parents d'élèves conjointement par
le lycée, l'ambassade de France à Mexico et l'Agence pour
l'enseignement français à l'étranger (AEFE), a confirmé que cette
décision serait applicable dès la rentrée de 2014.
Voté
le 11 novembre par le Conseil d'administration du lycée -
établissement de droit mexicain - après des "tensions"
avec les enseignants titulaires de l’éducation nationale
française, le "déconventionnement" implique que le lycée
franco-mexicain va évoluer vers un accord de "partenariat",
avec simple maintien de l'homologation du lycée par l'AEFE.
Mais,
à partir de septembre 2014, la France ne financera plus les 18
expatriés et 85 enseignants titulaires français "résidents"
que compte le lycée (sur un total de 250 enseignants). Il sera
proposé à tous les enseignants titulaires français un contrat
local, mais sans les primes auxquelles ils avaient droit.
Dans
une lettre aux parents, les enseignants affiliés à la Fédération
syndicale unitaire (FSU), première fédération française de
l'enseignement, se sont dit "consternés par la gravité de la
situation".
Ils
estiment que la fin de la participation financière de l'AEFE au
paiement des salaires de détachés résidents (environ 40%) et de
ceux des expatriés (100%) va entraîner "le ralentissement ou
l'arrêt des investissements", "l'augmentation des
effectifs par classe" et l'augmentation des frais de scolarité
payés par les familles.
Dans
un texte adressé la semaine dernière au Consul de France, plus de
150 parents ne se réclamant d'aucune organisation se sont dits
"préoccupés par un changement de statut du lycée".
Ils
y soulignent que la décision avait été prise "sans aucune
consultation préalable des parents d'élèves" et se demandent
"comment le lycée va garantir la qualité d'enseignement
francophone sous ce nouveau régime". Le lycée compte une
moyenne de plus de 97% de réussite au baccalauréat.
Le
communiqué conjoint du lycée, de l'ambassade et de l'AEFE a tenté
lundi de répondre à ces inquiétudes en affirmant que le lycée
franco-mexicain s'était engagé "à maintenir la présence
d'enseignants titulaires français à un niveau comparable à
l'actuel" et à ce que "l'évolution des frais de scolarité
reste strictement encadrée par la hausse de l'indice du secteur
éducatif mexicain".
De
son côté, la section du Mexique de l'Association démocratique des
Français de l'étranger (ADFE, gauche) a regretté lundi que la
décision de fin du conventionnement intervienne alors que s'est
créée "une nouvelle dynamique dans les relations bilatérales
entre la France et le Mexique", avec notamment une visite d'Etat
du président François Hollande au Mexique prévue en avril 2014.
L'ADFE
manifeste son "désaccord profond avec cette décision aussi
incompréhensible qu'inopportune". Elle souhaite un
"audit comptable et financier" de l'établissement, ainsi
qu'une "mission de contrôle parlementaire sur place".
Dans
le monde, sur 480 établissements scolaires français homologués par
l'AEFE, 75 sont en gestion directe, 150 sont l'objet d'une
convention, et le reste fonctionne en simple partenariat, sans
participation financière directe de la France.