vendredi 28 février 2014

CA exceptionnel de l'AEFE

le 28 février.
ordre du jour unique : "La situation au lycée franco-mexicain".

Déclaration du SNES Mexique :



Que de mensonges entendus et d'erreurs relevées ces derniers mois !



- Par exemple, une convention avec résidents sera maintenue, avons-nous entendu.
Or, un protocole sans présence de résidents a été signé, sans doute avec l'aval du Quai d'Orsay qui défendait la « convention actuelle » il y a à peine trois mois. Que peuvent conjointement l'AEFE et le Quai face au « Président » ? Rien.


- Les salaires en contrat local seront tout de même identiques à ceux perçus actuellement nous rassure-t-on.
Ceux qui ont annoncé cela ne connaissent sans doute pas la différence entre le brut, le net, et le net disponible après impôts. Par exemple, le fait de devenir recruté local fait passer certains jeunes collègues avec enfants à la moitié de leur revenu disponible net actuel, impôts déduits.


- le nombre actuel de titulaires sera conservé à la rentrée prochaine ?
Une enquête menée en interne prouve que les collègues sont très majoritaires à chercher à fuir le nouveau LFM : seuls 11 sur 74 exprimés souhaitent, de façon volontaire, continuer à y exercer malgré un déconventionnement.
23 résidents sur les 85, soit plus du quart, ont d'ores et déjà une solution ferme pour la prochaine rentrée scolaire si le déconventionnement est définitivement acté.
Le LFM, qui a d'ailleurs commencé à démarcher les parents qui parlent trois mots de français, ne trouvera pas beaucoup de titulaires à recruter pour la rentrée 2014.



- le niveau d'excellence sera maintenu ?
Comment affirmer cela si des professeurs débutants remplacent en une seule rentrée scolaire un trop grand nombre d'enseignants expérimentés ? Pour mémoire, à la rentrée 2013, une cinquantaine de nouveaux collègues ont remplacé des recrutés locaux que le lycée peine déjà à conserver. La coupe est souvent déjà pleine pour nos collègues qui subissent au quotidien une gestion autoritaire inadmissible et d'une autre époque, maintes fois dénoncée par le SNES.
Les conditions d'exercice ne peuvent qu'empirer avec l'absence de résidents.
Qui peut croire aujourd'hui que cette gestion des ressources humaines conduira à l'excellence d'un établissement ?


- L'augmentation des frais d'écolage sera maîtrisée ?
Il va bien falloir trouver des ressources financières pour attirer de nouveaux enseignants déjà formés. Qui voudra venir au LFM pour un revenu net disponible inférieur à celui de France ? Où le Comité de Gestion trouvera-t-il les fonds si l'Agence confirme son désengagement financier, sinon en augmentant les collégiatures ?


- Qui va payer la part patronale de ces détachés ?



- Le lycée demeure conventionné ?
L'absence de résidents implique qu'il n'y a plus de convention : en effet, qu'est-ce qui différencie un établissement partenaire de ce que va devenir le LFM ? 5 ou 6 enseignants expatriés pour 3 000 élèves ? Et si la proportion de titulaires chute ?


- Le lycée continuera de scolariser les enfants français ?
Aujourd'hui, les expatriés français s'organisent avec les enseignants pour chercher et trouver des solutions pour maintenir une scolarisation de qualité pour leurs enfants, en dehors du nouveau LFM.



Qui peut affirmer que ce projet tel qu'il a été présenté est soutenable ?



Pourquoi cette crise ?


  • S'agit-il du résultat d'une spéculation immobilière ? Si le Comité de Gestion continue de le nier en arguant des statuts de l'association civile propriétaire, pourquoi n'est-il pas possible de consulter ces statuts ?
  • S'agit-il uniquement pour le Comité de Gestion actuellement en situation administrative irrégulière de faire acquitter les impôts sur la participation des résidents par les agents eux-mêmes s'ils devenaient contrats locaux ?
  • S'agit-il d'un projet de longue date de l'AEFE et la crise actuelle du LFM est-elle la première d'une longue série ? La Proviseure actuelle du LFM, principale représentante de l'Agence à Mexico, a en effet, dès la semaine de son arrivée, vanté le déconventionnement à venir. On comprend aujourd'hui qu'il ne s'agissait non pas de déloyauté, mais bien d'une mission appliquée à la lettre ?
  • Enfin, s'agit-il pour le LFM de se débarrasser de professeurs résidents qui manifestent une fois tous les dix ans le droit de faire entendre leur voix et celle de la France dans un lycée aux mœurs plus que contestables en termes de gestion du personnel local, d'attribution des bourses, etc. ?
  • Mais dans ce cas, pourquoi l'AEFE et le France restent-elles partenaires de ce genre d'établissement ? Pour maintenir « un lien fort » ? cela n'a de sens que pour ceux qui se gargarisent de cette expression vide de sens. Comment l'AEFE a-t-elle pu signer un protocole avec si peu d'engagement de la part du Comité de Gestion ? Tout donner, et ne rien recevoir, et surtout pas de garanties sur la gestion des personnels ?
    L'agence a-t-elle bien mesuré les conséquences de cette signature ?
Quelle issue pour la vingtaine de collègues menacés d'une « chasse aux sorcières » ?
Quelle issue pour les collègues qui vont retourner en France après avoir quitté ce pays il y a plus de 20 ans ?
Quelle issue pour ceux qui ont mis 20 ans pour la quitter et venir dans un pays où personne ne veut aller dans certaines matières ?



L'AEFE s'inspirerait-elle des méthodes du LFM pour sa gestion des ressources humaines ?


L'opacité de la gestion de cette crise, y compris par notre hiérarchie, témoigne d'un mépris pour des agents qui ont vu leur destin traité en 5 minutes par l'intermédiaire d'une webcam ou d'un entretien chronométré.


Cette crise est également l'occasion de souligner le problème posé par l'absence d'un Établissement en Gestion directe dans une capitale de la taille de Mexico.
Dans le contexte diplomatique actuel très particulier, un accord franco-mexicain devrait être contracté au mieux des intérêts des élèves, de leurs parents, des enseignants, et des partenaires économiques et culturels.



Dans un couple, si l'un des deux veut le divorce pour reprendre l'image qu'on nous a souvent servie, et bien, parfois, mieux vaut réellement rompre plutôt que l'un des deux membres se plie à toutes les exigences de l'autre.
Divorcer, c'est sortir du court terme, c'est l'occasion de vivre une nouvelle histoire, et l'analyse des erreurs passées permettra de vivre cette nouvelle histoire avec le respect que chacune des deux parties doit à l'autre.



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